Dans le procédé à la gomme bichromatée, le support de l'image n'est, pas un papier photographique mais un papier de type "dessin", que l'on sensibilise avec du bichromate de potassium.
On applique ensuite au pinceau large, avec de grands gestes croisés, une mince couche de pigment naturel (par exemple de la terre de Sienne calcinée) mélangée à de la gomme arabique et à du bichromate de potassium. Le tout est mis à sécher dans l'obscurité; sèche, l'émulsion est sensible aux rayons U. V qui ont la propriété de la durcir.
L'insolation consiste à placer sur le papier sensibilisé au bichromate, un négatif de la même grandeur que le format final de l'image souhaité, le tout en sandwich sous une vitre qui sera exposée aux rayons U. V (soleil ou lampe). Ainsi les zones du papier correspondant aux transparences du négatif sont insolubilisées, les demi-teintes un peu moins... etc...
Le dépouillement de l'épreuve s'effectue à l'eau; dissolvant les parties les moins exposées de l'image, (cela peut prendre plusieurs heures), il peut être renforcé localement au pinceau, ce qui dégagera les hautes lumières, (et laisse la possibilité à toute forme d'interprétation). A part le libre choix du support et de la tonalité de l'épreuve,. la gomme par "la tendreté" de sa couche presque malléable, laisse à l'auteur les plus larges possibilités d'interventions manuelles. La liberté de création est totale tout en étant aléatoire et accidentelle.
Après séchage de l'épreuve, il est nécessaire de recommencer ainsi plusieurs fois la même méthode, en repérant parfaitement le négatif, pour atteindre la densité de matière souhaitée.
Il faut plusieurs jours pour obtenir une image.